OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Il n’y a pas de crise des médias? http://owni.fr/2010/04/17/il-ny-a-pas-de-crise-des-medias/ http://owni.fr/2010/04/17/il-ny-a-pas-de-crise-des-medias/#comments Sat, 17 Apr 2010 09:49:54 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=12431

La crise des médias, on nous en rebat les oreilles depuis quelques année, stigmatisation d’Internet à l’appui. Même qu’il y a un blog qui s’appelle comme ça.
En fait, il n’y a pas de crise des médias, car nous n’avons jamais été aussi bien informés, sauf pour les journalistes qui perdent leur emploi et ceux qui ont des intérêts dans le secteur. C’est la conclusion d’Andreas Kluth, journaliste, blogueur, après une analyse diachronique de ses habitudes en matière de consommation de médias, traduit ci-dessous.

Mais suis-je bête, comment n’ai-je pas pu faire la même analyse avant ? Peut-être parce que je suis journaliste, profession nombrilisme encline à s’auto-apitoyer sur son sort ? ;-)

Voilà pour la réaction initiale. Mais l’analyse était trop brillante pour ne pas être biaisée. Le hic c’est qu’Andreas Kluth est tout sauf un internaute lambda. Il n’a jamais été aussi bien informé car il sait s’informer. Ok le fil RSS est un outil génial à cet effet. C’est vrai les blogs passionnants, les revues spécialisées sont légion sur la Toile. Mais soyons lucide : quel pourcentage de la population a la connaissance et la maîtrise de ces outils et contenus ? Oui, potentiellement il n’y a pas de crise des médias. Dans la réalité de la pratique, c’est autre chose. Ce n’est pas pour autant une raison de se désoler. Nous avons demandé à deux spécialistes de l’éducation aux médias, Divina Frau-Meigs et Bruno Devauchelle, de réagir à ce billet et d’apporter des pistes pour que la réalité d’Andreas Kluth soit celle de la majorité.

> “Tourner l’apathie citoyenne actuelle en activisme citoyen”

> Permettre à tous les jeunes de s’insérer dans la société telle qu’elle devient

Mes habitudes de média changent (ou : il n’y a pas de crise !)

Il y a plus de trois ans – trente ans, me semble-t-il -, j’ai écrit un reportage divisé en huit chapitres pour The Economist, dans lequel j’essayais d’imaginer le futur des médias. (cliquez ici, pour ceux qui sont abonnés)

J’y expliquais que nous (la société) étions à mi-chemin d’une transformation aussi importante que celle entamée avec l’imprimerie de Gutenberg au cours de la Renaissance. Une ère médiatique était en train de se terminer, l’autre commençait :

• Ancien : les entreprises de médias produisent du contenu et en captent, l’audience passive la consomme.
• Nouveau : chacun produit son contenu et le partage, le consomme et le remixe.
• Ancien : les entreprises de média font la leçon au public (d’une personne à la multitude).
• Nouveau : le public entretient la conversation en son sein (de la multitude à la multitude).Pour vous montrer à quel point trois années peuvent être longues, considérez :
• J’avais inclus des podcasts dans mon reportage pour The Economist. C’était les tout premiers podcasts, un mot que de nombreux rédacteurs en chef à Londres n’avaient encore jamais entendu. Aujourd’hui, nos podcasts sont parmi les plus populaires sur iTunes.
• Durant mes recherches pour le reportage, j’ai entendu le mot “Youtube” pour la première fois (la compagnie venait juste d’être fondée). Quand j’ai envoyé le reportage au rédacteur en chef, il contenait une seule référence à YouTube. Quatre (!) semaines plus tard, quand le reportage fut publié, YouTube était déjà devenu le plus grand sujet de l’année (2006).
• Je n’avais jamais entendu parler de Facebook (sans parler de Twitter). Etc.

Comment j’utilise les médias aujourd’hui

Tout cela semble pittoresque maintenant, c’est pourquoi j’ai pensé que je pourrais vous montrer comment mes habitudes personnelles en matière de médias ont changé depuis mon reportage, puis répondre à quelques questions :
• Mes prévisions tiennent-elles la route ?
• Comment pourrais-je les peaufiner ?
• Y a t-il une “crise” des médias ?

1) Plus d’efficacité dans ma vie professionnelle

En 2006, j’étais encore abonné à beaucoup de journaux et de magazines papier, comme tous les journalistes, afin de suivre ce que faisait “la concurrence” et de rester informé. Ses choses s’empilaient sur le sol et je me sentais coupable…
Aujourd’hui, je n’ai plus aucun abonnement papier ! J’ai précisément deux abonnements électroniques sur mon Kindle, à un journal (le New York Times), et à un magazine (The Atlantic).

J’utilise le Kindle le matin avec mon café pour me tenir au courant des principaux titres, les informations de masse. Ça détend. Cela prend à peu près quinze minutes. Plus tard dans la journée, si je conduis, j’écoute NPR dans la voiture. Cela représente la totalité de ma consommation de médias « mainstream » à travers leur canaux de distribution classiques. Je ne possède pas de télé.

Après avoir posé mon Kindle, mon travail commence. Ce qui signifie que j’ouvre mon propre « journal » personnel, mon lecteur de flux RSS. Voici à quoi cela ressemblait hier :

Dans mon lecteur RSS, je mixe des flux provenant de médias classiques avec la “longue traîne” de l’information: du LA Times aux petits blogs sur la politique californienne en passant par d’obscurs outils de recherche comme le Public Policy Institute of California.
Ce qu’il faut noter ici, c’est que j’ai:
1- Désassemblé de nombreuses publications et sources d’information disparates, y compris des sources qui ne sont pas considérées traditionnellement comme de l’information, et que je les ai
2-assemblées comme moi seul le peut pour favoriser ma propre productivité. J’ai donc remplacé les “rédacteurs en chef” et ne les autoriserai plus jamais à influencer cette partie de ma vie.

Je passe sans doute une heure à peu près à lire mon lecteur de flux RSS. Ce n’est pas si relaxant. Je considère que c’est du travail. C’est une plongée profonde dans la matière dont j’ai besoin pour couvrir mon sujet (l’Ouest des États-Unis). Je ne me soucie pas de traduire ou de classifier quoi que ce soit car je taggue les items, en sachant que je pourrai les rechercher plus tard. (Et oui, cela signifie que mon bureau est désormais sans papier). Parfois, j’appuie sur “partager” et mon rédacteur en chef peut voir ce que je lis.

Ensuite je suis prêt pour la journée et j’enchaîne sur : a) effectuer des recherches pour mes articles et b) prendre des pauses de bureau occasionnelles pour m’amuser avec les autres médias.

2) Ma vie intellectuelle : du “curating” social

Dans ma vie privée (ie non-Economist), je vis essentiellement la vision que j’avais esquissée dans mon reportage. Ce qui veut dire que je suis simultanément le public pour d’autres producteurs “amateurs” de contenus et un producteur amateur moi-même. Ce qui est une façon alambiquée de dire :

> Je blogue -ici même- pour des motivations qui ne sont pas le moins du monde commerciales et

> Je lis d’autres blogs pour être stimulé intellectuellement et
> je poste occasionnellement sur mon profil Facebook et
> je jette un coup d’oeil aux mises à jour des comptes Facebook de personnes que je connais.

Grâce au blog, à Facebook et au médium démodé qu’est l’email, j’ai désormais un système de curation sociale spontané, non-planifié mais remarquablement efficace et sur-mesure pour mon contenu médiatique.

Je peux facilement passer une heure ou deux par jour juste à suivre les liens que vous les gars, ie les lecteurs de mon blog, fournissez. La plupart d’entre vous sur ce blog ne m’avez jamais rencontré en personne mais vous avez pu vu faire une idée asez précise de mes goûts intellectuels, et vous fournissez des liens qui sont, pour la plupart, étonnamment pertinents. Parfois, vous faites remonter des articles ou des papiers publiés dans des journaux obscurs que je n’aurais jamais découverts dans la précédente ère médiatique.

Sur Facebook, je trouve que les connections sont de nature opposée: je connais dans la “vraie vie” la plupart de mes “amis”, mais beaucoup ont une connaissance plus faible de mes goûts intellectuels que les lecteurs de mon blog.

Toutefois, mes amis sur Facebook sont dans mon cercle social, donc leurs liens tendent aussi à être obscurs, risqués, ironiques, ou limités, plus intéressant ou profitable que n’importe quel contenu que les entreprises de médias me servaient sous la précédente ère. Il y a dix ans par exemple, je n’aurais sans doute jamais vu cet étonnant artiste ukrainien faire une oeuvre de sable sur l’invasion nazi dans son pays:

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Les choses à noter ici :

> Mes curateurs sociaux désassemblent et assemblent également les sources de contenus. Ils mixent des clips de Jon Stewart (média mainstream, commercial), avec des ensembles musicaux maison (amateur, non-commercial), dans un flux médiatique sur-mesure.

> Mes amis en ligne et hors ligne sont donc devenus ce que les rédacteurs en chef étaient et ils sont bien meilleurs dans ce domaine que leurs prédécesseurs assemblées en conglomérat médiatique ne l’ont jamais été. Je n’autoriserai plus jamais les vieux éditeurs à s’immiscer dans ma vie.

> Il va sans dire que je “time-shift” et “place-shift”, ce qui est juste une façon alambiquée de dire que je “consomme” ce contenu où et quand je veux (ordinateur portable + iPhone).

3) Mon média intime

Cette strate finale est ce que Paul Saffo appelle dans mon reportage le média “personnel”. Ce sont les médias produits par les membres de ma famille et des amis très intimes pour des publics bien définis et restreints.

Ex : des photos de bébé et des clips sur mon site familial privé. Le site est protégé et seuls les grands-parents et les amis très proches ont un accès. La motivation est donc opposée à celle des médias traditionnels.

> L’audience est maintenue restreinte de façon délibérée (alors que les compagnies de média veulent de larges audiences).
> Le but est de partager et préserver les mémoires personnelles.

Parce que l’édition et le partage d’un tel média intime sont beaucoup plus faciles que cela jamais, je passe beaucoup, beaucoup de mon temps consacrés aux médias immergés dedans. Où est-ce que je trouve ce temps ? Facile. Clay Shirky dit depuis des années : “nous avons un surplus de temps, une fois que nous sommes débarrassés de tous les trucs inutiles dans nos vies”.

Conclusion

Donc pour répondre à mes trois questions :

> Est-ce que ma thèse de 2006 est toujours valable? Je crois que oui. Nous avons tous l’équivalent de plusieurs imprimeries de Gutenberg dans nos poches et dans nos ordinateurs portables, et nous les utilisons pour raconter des histoires aux autres comme jamais auparavant.

> Est-ce que je changerai quelque chose ? J’accorderai plus d’attention à la vidéo et à l’audio qu’au texte dans le mix.

> Y a t il une crise des médias ? Non !

C’est peut-être ce dernier point qui peut surprendre. Je suis dans une position inhabituelle en ce que je suis à la fois un auteur amateur et professionnel. Donc je dois être au courant que l’industrie de l’information se meure, non ?

Je suis en effet au courant qu’elle se réduit. Mais est-ce cela le problème ? Il y a en effet deux crises :

1. Une crise de l’argent et des profits pour les possesseurs de capitaux dans les médias.
2. Une crise de l’emploi chez les journalistes.

Mais ce sont deux aspects dont le reste de la société n’a pas besoin de se soucier. Pour la société dans son ensemble, je crois qu’il n’y a pas de crise, une fois que nous avons cessé d’être hystérique et examiné nos habitudes en termes de médias.

Ce que j’ai découvert dans mon comportement médiatique personnel, c’est que je suis aujourd’hui mieux informé que je ne l’ai jamais été. Mais la plupart de l’information que je consomme ne vient pas de journalistes.

À la place, beaucoup, beaucoup provient maintenant d’universités et de think tanks dans mon lecteur de flux RSS et de iTunes University, de scientifiques et de penseurs et autres experts à des conférences tel que TED, et de vous, vous êtes un pool de rédacteurs en chef choisis par moi-même et donc qualifié.

Si je parle uniquement comme consommateur de média et citoyen, je crois qu’il n’y a pas de crise des médias, en fait nous entrons dans une seconde Renaissance.

> Billet initialement publié sur The Hannibal Blog, déniché sur Transnets, traduction Sabine Blanc et Guillaume Ledit.

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Mon stagiaire est un mutant, je l’ai trouvé sur Twitter http://owni.fr/2010/03/31/mon-stagiaire-est-un-mutant-je-lai-trouve-sur-twitter/ http://owni.fr/2010/03/31/mon-stagiaire-est-un-mutant-je-lai-trouve-sur-twitter/#comments Wed, 31 Mar 2010 17:27:10 +0000 JCFeraud http://owni.fr/?p=11269 J’ai fait la connaissance de Christophe il y a quelques mois en m’abonnant à son compte Twitter : @FoireauxLiens. J’avais repéré ses tweets d’actu qui tombaient chaque jour avec la régularité maniaque d’un fil d’agence en faisant ma petite revue de presse matinale sur ce fameux site de micro-blogging où l’on poste des messages en 140 signes en y associant des liens internet.

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Twitter est devenu un outil de veille indispensable à mon métier de journaliste… voire une drogue dure, je vous en ai déjà parlé. Alerté à deux ou trois reprises sur des “hot news” techno (la sortie imminente du GooglePhone par exemple) grâce au fil de Christophe, je me suis dis ce gars-là est un crack, une vraie moissonneuse à liens intéressants, une agence de presse à lui tout seul ! Sûrement l’un de ces jeunes journalistes web aux dents longues qui sont en train de nous pousser, moi et mes copains quadras, vers le cimetière des éléphants de l’ère Gutenberg…

Je ne l’avais jamais rencontré “IRL” (In Real Life), juste quelques clins d’œil échangés sur Twitter. Et voilà qu’un beau jour je reçois un “DM”, un direct message de Christophe me demandant poliment si d’aventure il pourrait faire un stage dans mon service aux “Échos”.

Ah bon OK me dis-je, ce gars doit être étudiant en école de journalisme. Je lui demande son CV, références, stages déjà effectués blablabla… Un blanc au bout du fil… “Heu je suis en 3ème, mais je veux devenir journaliste…”, me répond-il. Christophe a 15 ans, il vit en banlieue parisienne. Je manque de tomber de ma chaise, me ressaisis et lui dis “OK coco tu as le job”… à savoir une semaine de stage conventionné. Certes, c’est la crise de la presse, on n’arrête pas le progrès, mais chez nous on ne fait pas encore dans le mineur de 15 ans menotté à son clavier pour pisser de la copie sur tous les supports… Mais bon, tant qu’à faire, puisque je l’ai sous la main cette semaine, autant l’exploiter un peu sur mon blog !

Christophe n’est-il pas l’un de ces jeunes mutants numériques qui n’ont plus assez d’yeux pour zapper sur la multitude d’écrans de notre merveilleuse société de consommation high-tech ? Intéressant sujet d’expérience : soumettons-le à la question pour savoir comment, lui et les djeun’s en général, consomment les médias.

L’exercice est très à la mode depuis que la banque Morgan Stanley a demandé l’été dernier au jeune Matthew, 15 ans, de se livrer à cet exercice pour tenter d’y voir plus clair sur la manière dont les vieux médias, totalement largué par la révolution Internet, peuvent survivre au Big Bang numérique… J’ai d’ailleurs piqué l’idée à ma consœur Marie-Catherine Beuth qui a déjà soumis son stagiaire au questionnaire de Morgan Stanley sur son blog Etreintes Digitales.

Mais assez bavardé, voilà donc l’Oracle de Christophe, 15 ans, “digital native” de son état :

Internet est le premier média… “Les jeunes de ma « génération », celle de 1992 -1994 , sont nés avec Internet. Mais nous n’utilisons pas tous Internet de la même manière. Pour moi qui suis passionné par l’informatique et le journalisme, Internet est le premier média. Pour d’autres, c’est la télévision. Ou encore les jeux vidéos. J’utilise beaucoup Twitter car je trouve que c’est un « outil » énormément utile. Et pour énormément de choses. Twitter m’a permis d’approcher l’actualité d’une manière inédite. De parler avec des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que moi. Bref, de faire des choses que je n’aurais pas pu faire facilement à mon âge… Comme s’improviser journaliste par exemple. Internet me permet, rapidement et gratuitement, d’accéder aux nouvelles, dans le monde entier. Si quelque chose m’intéresse particulièrement, je peux trouver toutes les infos sans aucun problème. Ce qui n’est pas possible sur les autres médias”.


90 % de mon temps sur Twitter : “Twitter m’a même permis de trouver un stage aux Échos. C’est bien utile. Pour partager, discuter, rencontrer. Ça reste mon premier outil sur Internet. J’y suis quasiment 90% de mon « temps Internet », voir plus. « Temps Internet » qui est de l’ordre de deux à trois heures par jour pour les jeunes en général… et jusqu’à cinq à six pour les plus connectés, comme moi par exemple.”


Facebook m’inquiète
“Facebook est beaucoup plus utilisé que Twitter par les jeunes. « T’as Facebook ? », un peu marre d’entendre ça. « T’as pas Facebook ? », ça aussi. Certains passent 80 % de leur temps Internet sur Facebook et pensent que je n’ai pas envie de partager mon profil avec eux. Mais en voyant moi ce qu’ils partagent sans se soucier une seconde de leur vie privée, je trouve cela vraiment inquiétant. Donc j’évite, et j’ai lâché cette connerie depuis quelques mois”.

MSN pour rester en contact
“En revanche je laisse ma messagerie MSN connectée en permanence pour rester en contact avec quelques amis s’ils ont besoin de me joindre. Quand aux mails, les jeunes ne s’en servent pas, ils préfèrent la messagerie instantanée ou les SMS. Moi je trouve cela bien utile quand même car je peux archiver ce que je reçois et m’en resservir”.

Je regarde peu la télévision…
“Franchement, la télé ça ne m’intéresse pas beaucoup. Je préfère aller sur Internet. Si j’ai envie de voir une vidéo, je vais sur YouTube. Si un sujet d’actualité m’intéresse, il y a bien plus de chose sur YouTube qu’à la télévision : des images venues du monde entier et aussi des images tournées par des gens ordinaires qui ne sont pas forcément des journalistes. Je ne m’intéresse presque pas aux films, je préfère les documentaires qui parlent de la vie réelle et savoir ce qui se passe dans le monde. Du coup, je n’utilise pas les sites pour télécharger des films ou des séries. Mais d’autres le font beaucoup, c’est bien connu. ;-)”


Les jeunes n’achètent pas de journaux :”Ici aux Échos, j’entends parler d’inquiétudes pour l’avenir des journaux papier avec Internet. Je n’étais pas vraiment au courant de tout cela. Mais c’est vrai les jeunes n’achètent pas de journaux car cela coûte cher et c’est moins pratique. Pour s’informer, ils vont sur Internet parce que c’est gratuit, facile, mais ils sont un peu agacés quand il y a trop de publicités comme par exemple sur 20minutes.fr. Moi j’achète de temps en temps des journaux comme Le Monde ou Le Figaro. Dans la presse papier, la qualité des articles est nettement meilleure que sur le web en général. Et il y a plus d’informations, d’analyses, de contexte. Beaucoup moins de copies de dépêches d’agences de presse. Le problème c’est que pour s’abonner, il faut passer par un adulte… C’est assez bloquant. Pour que les jeunes s’intéressent aux journaux, il ne faut pas forcément inventer des journaux interactifs sur Internet mais plutôt leur faire des offres spéciales ou leur faire découvrir la presse de l’intérieur. Ce qui serait sympa ça serait de voir un peu plus comment ça marche dans les rédactions, ce genres de trucs, mais malheureusement ce secteur-là est très fermé, surtout quand on habite en banlieue…”.

Décryptage :

OK Christophe n’est pas représentatif de jeunes de son âge. Bien qu’il s’en défende, c’est un vrai “geek” qui préfère son écran d’ordinateur à la télévision au point d’y passer plusieurs heures par jour quand d’autres vont taper dans le ballon.

C’est un sur-consommateur d’Internet, l’un des rares ados que l’on croise sur Twitter (un média essentiellement utilisé par les journalistes, les technophiles et les blogueurs, sinon on en parlerait moins). C’est aussi un accro à l’info, un passionné d’actualité comme j’en ai rarement vu à son âge. Un futur journaliste peut-être, je lui souhaite s’il en a toujours envie dans dix ans (à condition que la profession n’ait pas été robotisée d’ici là ;-).

Mais aussi un lecteur de demain, puisqu’il l’est déjà. C’est justement ce qui est intéressant quand on réfléchit à l’avenir des journaux papier et des médias en général. Ce jeune mutant numérique n’a pas compris de quoi je voulais parler quand j’ai tenté de lui expliquer qu’au début de ma carrière on copiais/collais nos papiers avec des ciseaux et de la colle. Il m’a demandé “est-ce qu’on est obligé d’imprimer à chaque fois les articles ? Ça fait gaspiller du papier”. Mais il m’a aussi avoué qu’il avait commencé à s’intéresser aux journaux papier, jusqu’à les acheter, via leur site Internet. Une exception ? Sûrement.

Mais vous savez ce qu’il m’a dit ? “Vous et moi on n’est pas de la même génération, mais on n’est pas si «éloignés » finalement. Chacun de son côté essaye d’y voir un peu de l’autre côté. Moi, je suis séduis par la presse papier, voir fasciné. Vous, vous êtes devenus très fan de Twitter et des blogs…”.

Sortir du conflit de génération stérile entre vieux et nouveaux médias, amener les jeunes à s’intéresser à la presse via Internet, et faire en sorte que la presse s’intéresse un peu plus aux jeunes et à leurs nouveaux modes de consommation multi-écrans…

Pour les journaux, c’est sûrement l’une des clés pour survivre au grand Big Bang numérique. Bien avant l’éternel débat sur comment faire payer mes contenus sur Internet. Il faut toujours parler avec les djeun’s…

> Article initialement publié sur “Sur mon écran radar”

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Couve, Lapoix, Raphaël: le journalisme entrepreneurial en débat http://owni.fr/2010/03/12/couve-lapoix-raphael-journalisme-journaliste-entrepreneur-debat/ http://owni.fr/2010/03/12/couve-lapoix-raphael-journalisme-journaliste-entrepreneur-debat/#comments Fri, 12 Mar 2010 17:23:16 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=9934 Sylvain Lapoix, Philippe Couve et Benoît Raphaël : quelles voies pour le journalisme à l'heure du mediastorm ?

Sylvain Lapoix, Philippe Couve et Benoît Raphaël : quelles voies pour le journalisme à l'heure du mediastorm ?

Benoît Raphaël, Philippe Couve, Sylvain Lapoix : trois journalistes aux profils variés qui ont en commun d’avoir renoncé au statut de salarié d’un média national majeur pour se lancer en indépendant. On parle parfois d’eux comme de “journaliste-entrepreneur”, terme à la mode aux contours flous. Tenter de le définir , c’est nécessairement en venir à la douloureuse question du business model de l’information, secteur en pleine crise. Quitter la romantique image d’Épinal du métier pour mettre les mains dans le cambouis pragmatique de l’économie.
À l’occasion d’une interview croisée à la soucoupe, ils ont échangé leur point de vue sur cette notion.

Journaliste-entrepreneur, est-ce une bonne façon de vous définir ?

Benoît Raphaël : Tout dépend de ce que l’on entend par entrepreneur, si c’est un journaliste qui devient entrepreneur de son propre destin, oui pourquoi pas. J’ai toujours été entrepreneur dans les entreprises dans lesquelles j’ai travaillé. Pour moi, un entrepreneur est une personne qui a une vision d’entreprise dans le média et qui essaye de mener des projets et évidemment de trouver le modèle qui va avec. C’est plutôt un état d’esprit qu’un statut, qui a toujours existé dans les entreprises.

benoit

D'abord cadre dans la PQR, Benoît Raphaël a co-fondé et dirigé la rédaction du Post.fr, site communautaire et participatif lancé en 2007 par Le Monde interactif. Il vient de démissioner de ce post pour explorer ailleurs le journalisme digital et ses modèles économiques. Photo Pierre Meunié.

Après, l’expression “journaliste-entrepreneur” vient de Jeff Jarvis, qui estime que le journaliste doit aussi devenir entrepreneur. Du fait de la fragmentation des contenus et des marques, le journaliste joue sur ce qu’on appelle le personal branding, sa propre marque, il se prend en charge lui-même. Mais il peut très bien le faire au sein d’un média.

Il doit aussi s’intéresser à la technologie, au marketing, à son propre marketing, quelque part se considérer comme un propre média dans le média ou comme un propre média dans le réseau. Comme il s’intéresse à son entreprise, il s’interroge sur son modèle économique. C’est plutôt une évolution par rapport à un environnement, qui fait qu’un journaliste naturellement entrepreneur va se sentir plus à l’aise dans cette démarche.
De ce point de vue, on peut parler de journaliste-entrepreneur. Mais ce n’est pas forcément quelqu’un qui crée une entreprise.

Je ne suis pas producteur d’information actuellement , à part mon blog, qui n’est pas vraiment un média très vaillant. Je ne me considère donc pas vraiment comme un journaliste maintenant.

Par contre, je travaille sur mon personal branding, mais c’est plus dans l’idée de monter des projets. Innover, tout le monde peut, le tout c’est de mettre en pratique. Jeff Jarvis a d’excellentes idées mais il faut passer à la réalisation ensuite.

Diplômé de l'IPJ en 2007, Sylvain Lapoix a travaillé à la rédaction du site de l'hebdomadaire Marianne de décembre 2006 à décembre 2009, où il couvrait la politique et les médias. Légalement, il est désormais chômeur, travailleur occasionnel. Il est à l'origine du Djin, un collectif informel "pour renouveler, développer et défendre le journalisme web". Photo Pierre Meunié

Diplômé de l'IPJ en 2007, Sylvain Lapoix a travaillé à la rédaction du site de l'hebdomadaire Marianne de décembre 2006 à décembre 2009, où il couvrait la politique et les médias. Légalement, il est désormais chômeur, travailleur occasionnel. Il est aussi à l'origine du Djin, un collectif "pour renouveler, développer et défendre le journalisme web". Photo Pierre Meunié.

Sylvain Lapoix : Dans le mot “journaliste-entrepreneur”, ce qui me gêne et me fait peur d’un point de vue social, c’est que cela me rappelle auto-entrepreneur. Faire porter la charge patronale au salarié, c’est dangereux. Si c’est temporaire et que cela donne lieu à une transformation, ça va, mais il ne faut pas que cela s’installe.

En revanche, l’idée que le journaliste soit sa propre entreprise dans le sens où le définissait Benoît Raphaël, avec une conscience de son modèle économique, une prise en main de ses outils de diffusion, le développement d’une marque, donc un marketing, au sens basique du terme, ça me parle déjà plus.
Moi, je suis producteur, et je veux absolument le rester. Cela m’intéresse de participer à des projets, je me définirais donc plus comme un journaliste de projet. Ma collaboration avec Marianne2.fr a été très fructueuse, mais on m’a proposé beaucoup de projets à côté.

Et le fait est qu’avec les technologies qui se développent, avec les demandes qui évoluent et aussi avec les opportunités qui se profilent, je me place plus dans cette posture, c’est-à-dire qu’on collabore ponctuellement sur une idée, pour développer un environnement d’information, un live-blogging, un live-twitting…

Philippe Couve vient de quitter RFI, à la faveur d'un plan social, radio où il a été successivement présentateur, grand reporter, co-chef du service Internet puis animateur de l’Atelier des médias, l’une des premières web-émissions participatives. Actuellement en préavis, il suit une formation qui l'aidera à choisir son statut. Photo Pierre Meunié.

Philippe Couve vient de quitter RFI, à la faveur d'un plan social, radio où il a été successivement présentateur, grand reporter, co-chef du service Internet puis animateur de l’Atelier des médias, l’une des premières web-émissions participatives. Actuellement en préavis, il suit une formation qui l'aidera à choisir son statut. Photo Pierre Meunié.

Philippe Couve :  Je n’ai pas le même positionnement. Aujourd’hui, le Washington Post gagne de l’argent parce qu’il fait de la formation. Avant, les journaux gagnaient de l’argent car ils faisaient des petites annonces. Aujourd’hui, il faut absolument élargir le bac à sable, car si on reste dans le bac à sable du contenu, ça ne marche pas. Vous-même (Owni.fr ndlr), vous développez un média dont l’économie est ailleurs.

Il ne faut plus réfléchir uniquement à “quels contenus je produis pour quel public ?”, mais “qu’est-ce que je sais faire, qu’est-ce que je peux valoriser là-dedans ?” Il faut exploiter nos compétences de journaliste dans d’autres secteurs. Il peut s’agir de la formation, par exemple ou de l’innovation. En tant que médias, nous savons répondre à de nombreuses questions : qu’est-ce que publier, qu’est-ce que c’est une stratégie éditoriale, comment la mettre en oeuvre, comment assumer ses responsabilités juridiques par rapport à ça, comment exister dans les réseaux sociaux, etc. Or beaucoup de personnes se retrouvent éditeur sur le web et n’ont absolument pas la compétence, c’est là que le journaliste intervient aussi. C’est là-dedans qu’il faut trouver un équilibre.

Benoît Raphaël : La diversification existe déjà ailleurs, comme dans la PQR, faire des événements, organiser des voyages, des petites annonces, etc.
Le but du jeu reste de trouver le modèle économique de l’information, on sait qu’elle coûte cher, c’est aussi le sel de la démocratie, même si ça parait démagogique de le dire. Le journalisme n’est pas là pour gagner de l’argent, sinon il faut travailler chez Meetic, des sites de jeu. Il faut élaborer des modèles qui permettent de supporter une activité d’information, qui fait à la fois ta marque et porte des valeurs. Et d’ailleurs cette marque de qualité va te permettre de vendre d’autres choses ailleurs.
Le but d’un média, sauf certains médias verticaux, a toujours été de faire circuler l’information et de nourrir ça. Il faut vraiment que l’activité participe d’un écosystème,
la formation, c’est intéressant mais cela prend du temps, il ne faut pas que ça mobilise les journalistes au détriment de l’information.

Sylvain Lapoix.:  Cela me pose un problème déontologique de gagner ma vie en formant des étudiants, en me disant que ce métier est mort. S’il faut travailler sur les marques, c’est aussi sur la marque des journalistes, je prêche pour ma paroisse bien sûr. Le premier boulot des journalistes, c’est de raconter des histoires. Je ne dis pas que c’est mal d’avoir des activités parallèles, la question que je me pose, c’est moins comment financer de l’info qui se produit à perte que pourquoi les gens à un moment ont cessé de la payer. Où est le dérèglement dans le coût de l’information ? Ce n’est pas si cher que ça.

Philippe Couve : Contrairement à toi, je pense que le vieux modèle est cassé.

Benoît Raphaël : Il n’est pas cassé, il est en mutation, il faut le faire évoluer, on est très romantique en France, on a toujours des visions. Il y a un modèle pour le reportage de fond, Florence Aubenas sort un livre qui est merveilleux, XXI est un modèle qui fonctionne bien aussi. Le problème n’est pas “comment fait le journaliste pour s’en sortir ?” mais “comment fait le journalisme dans son ensemble pour continuer à perdurer ?”. Je pense qu’il y a une information de flux, au quotidien, chaude, avec de la valeur ajoutée, qui est nécessaire, et une information de fond, plus froide. Pour la fabriquer, il faut un journalisme, et le journaliste est dedans, il peut s’agir de journalistes-entrepreneurs qui vont sortir des informations, ce peut être aussi des blogueurs.
Comment ce nouvel écosystème, en formation, se poursuit ? Cela passe par du journalisme entrepreunarial mais aussi par le financement des blogueurs, parce que certains font un vrai travail d’éclairage tous les jours, et parfois d’information.

En quoi le journaliste-entrepreneur se différencie du free-lance ?

Philippe Couve : À un moment, il faut assumer le risque économique de ce qu’on monte, ça change fondamentalement la perspective.

Benoît Raphaël : Le journaliste ne doit pas non plus être tout le temps devant le chiffre d’affaires qu’il ramène.

Philippe Couve : C’est ta contrainte, mais c’est aussi ta liberté. Quand on entend sans cesse “non, on n’a pas les moyens de faire ça ” et que tu te retrouves dans ton coin et qu’on te dit “débrouille toi avec rien”, tu réponds, “file moi les comptes, on va peut-être arbitrer”.

Benoît Raphaël : C’est comme une maison d’édition qui va financer des best-sellers pour financer d’autres choses qui correspondent aussi à ses valeurs, et ce n’est pas bête de procéder ainsi. Le problème, c’est que l’information s’est fragmentée, ce qui détruit ce modèle, et que du média compacté et du package, tu arrives sur un réseau, c’est au journaliste d’arriver à s’organiser ou d’organiser des réseaux qui permettent peut-être de trouver ces équilibres-là.

Comment portez-vous concrètement votre projet ?

Philippe Couve : Aujourd’hui, je suis en préavis après avoir quitter RFI et je suis une formation de créateur d’entreprise dont je rends compte sur www.journaliste-entrepreneur.com et qui va me conduire à créer ma société. Dans quels délais ? Je l’ignore encore.
Benoît Raphaël : C’est des rencontres et du travail.
Sylvain Lapoix : Pareil !

La crise des médias est-elle une opportunité ?

Philippe Couve : La crise des médias, comme toute crise, n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle est mauvaise pour l’ordre ancien et bonne pour le nouvel équilibre qui sera trouvé. Du point de vue des individus, elle permet de rebattre les cartes. Il y aura ceux qui resteront prisonniers de l’ordre ancien, ceux qui parviendront à s’adapter et ceux qui participeront à l’établissement des règles du nouvel équilibre.
C’est comme avant. Il y a ceux qui ne s’en sortent pas, ceux qui surnagent et ceux qui prospèrent. La différence, c’est que la crise offre l’opportunité de changer de catégorie.

Quels conseils donneriez-vous à une journaliste qui souhaite être à son compte ?

Benoît Raphaël : Bosser dans une rédaction, c’est une aventure extraordinaire, tu apprends beaucoup, il faut passer par là. Ce n’est pas forcément une rédaction traditionnelle, on peut être journaliste-entrepreneur en réseau, dans une rédaction. Le média, même s’il est fragmenté aujourd’hui, même s’il est en réseau, c’est une aventure qui est humaine avant tout.

Maintenant, j’ai la chance de pouvoir choisir entre différentes voies. À ce stade de mon évolution, je n’ai pas spécialement envie d’être journaliste-entrepreneur au sens où nous l’avons évoqué car cela ne veut pas dire grand chose pour moi : je suis avant tout un homme de projets, ce qui me passionne, c’est de faire avancer les choses. Nous avons été iconoclastes et défricheur au Post, provoquant le débat , et cela me permet aujourd’hui de continuer à être légitime dans ce domaine. Maintenant j’ai envie de travailler sur des médias qui font avancer les idées. Je me vois plutôt comme un journaliste, en tout cas un professionnel de l’information aujourd’hui, qui dans le domaine de l’information digitale, va essayer de continuer de construire.
Je pense que les vieux médias n’ont pas la solution, c’est très difficile de faire bouger les choses dans un grand groupe, j’ai envie de le faire ailleurs, pour voir, pour avancer plus vite. J’ai essayé de le faire dans un grand média, c’est très compliqué, même si c’est passionnant. J’ai plutôt envie de partir sur une aventure humaine.

Sylvain Lapoix : Je suis d’accord avec Benoît et Philippe, il faut passer par une rédaction, pour voir ce qu’il y à faire et comment ça fonctionne, d’un point de vue humain, entrepreunarial. Avant de démonter une voiture pour la remonter, il faut savoir comment elle est faite avant.
Un conseil que je donnerais à tous mes étudiants en journalisme : écrivez, sur un blog, sur Twitter, n’importe où, mais écrivez, apprenez à communiquer avec les autres, ayez une culture de l’échange, discutez, pour apprendre à parler avec les autres et à leur faire comprendre des idées, et après intéressez-vous à la technique.

une-rencontre

Il est impossible (légalement) d’être journaliste et auto-entrepreneur. Dans un contexte de mutation, si l’on veut être un journaliste-entrepreneur, au sens “mettre en pratique ces idées innovantes”, et sauf à disposer d’un beau matelas d’économies, ce qui est rarement le cas d’un junior, c’est pourtant une solution qui semble logique. “Il y aura sans doutes moitié moins de cartes de presse d’ici cinq ans.” a prédit au cours de la discussion Philippe Couve. Tout à fait d’accord. Et qu’en parallèle une armée de journaliste auto-entrepreneur – d’autojournalistes entreprenants ? – se lève et construise l’écosystème de l’information de demain ne nous surprendrait guère ; nous n’aspirons d’ailleurs pas à moins /-)

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