Aaah, les coups de com’ de Kim ! On ne s’en lasse pas.
Non content de faire le tour des rédactions pour annoncer la venue de Me.ga, la descendance de Megaupload, le fondateur de la plate-forme d’hébergement la plus médiatisée du Net se fait désormais plombier. Expert en tuyauterie du réseau ! “Dotcom a révélé ses plans ambitieux visant à construire un câble de 400 millions de dollars — ce qui doublerait la bande passante en Nouvelle-Zélande — installer sa nouvelle firme Me.ga, créer des emplois et un data center pour fournir le reste du monde”, écrivait The New Zealand Herald le 4 novembre dernier.
Un vaste programme qui compte reprendre les fondations du projet “Pacific Fibre” (“Fibre Pacifique”), qui cherche à relier Los-Angeles (États-Unis) et Auckland (Nouvelle-Zélande), et aujourd’hui mis en veille en raison de son coût. Pour le moment, Dotcom ne dit pas comment et avec qui il compte couvrir les quelques centaines de millions de dollars nécessaires : des “investisseurs” sont annoncés, ainsi qu’une solution très King Dotcomienne. Le loufoque et controversé homme d’affaires a en effet menacé de poursuivre Hollywood et le gouvernement américain pour financer son câble avec les dommages et intérêts causés par la “destruction illégale et politique de son business”.
Couplée à la promesse de fournir du très haut débit à tous les Kiwi, cette déclaration ressemble tout de même à un énième coup d’esbroufe de la part du fondateur de Megaupload. Contacté par téléphone, l’ingénieur réseau Stéphane Bortzmeyer rejoint nos doutes :
Le marché des câbles sous-marins est un marché hyper fermé, constitué de consortiums industriels et où de grosses garanties, notamment bancaires, sont demandées. L’annonce de Kim Dotcom paraît difficile à croire.
Ceci dit, au-delà de la com, la perspective de voir un service web comme celui-là gérer ses infrastructures de la fibre optique le connectant au monde, à son data center, en passant par l’interface utilisateur laisse songeur. Ce serait l’assurance d’une plus grande indépendance, en particulier vis-à-vis des États-Unis. Du coup, pas sûr que le FBI et les majors américaines prennent complètement Kim à la rigolade.